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Bienvenue Chères Lectrices ou Chers Lecteurs (ou qui/quoi que vous soyez),

Cet article vise à vous présenter et vous expliquer ce qu’est le MBTI et ses notions de base. Son objectif est de vous donner les connaissances nécessaires à la compréhension des autres articles de ce blog, mais également vous donner le vocabulaire de base afin que vous ne soyez pas perdus si je parle de fonction cognitive, de superposition de fonctions, d’ombres, de Ne, Ti et autre Se. Si vous cherchez une notion qui vous est inconnue, je vous conseille d’utiliser la commande ctrl+f et de taper le mot que vous cherchez.
Afin de vous présenter le plus globalement possible le MBTI, cet article se divisera en trois grandes parties : une première partie destinée à la présentation des quatre préférences cognitives (E ou I, N ou S, F ou T, P ou J) et le lien entre elles et l’ensembles des 16 groupes MBTI, une deuxième partie qui sera axée sur les fonctions cognitives et enfin une troisième partie expliquant les problèmes liés au fait de déterminer le groupe d’une personne. Tout au long de cet article, je présenterai les différentes notions de la théorie MBTI, mais je n’énoncerai pas exhaustivement leur contenu, c’est pourquoi je mettrai plusieurs liens contenant, eux, la description plus complète des notions que j’évoque. Sans plus attendre, retroussons-nous les manches et échauffons nos méninges car nous avons du pain sur la planche!

 

Partie 1 : les quatre préférences et les seize groupes MBTI

Le MBTI est l’abréviation de Myers Briggs Type Indicator. Il s’agit d’une théorie psychologique permettant de modéliser les comportements de l’ensemble des personnes en se fondant sur des préférences cognitives.

 

Un peu d’Histoire :

La père de cette théorie est le psychiatre suisse Carl Gustave Jung. Initialement disciple de Sigmund Freud, il finit néanmoins par avoir des divergences d’opinions avec ce-dernier. Son parcours le conduisit à écrire un ouvrage nommé « Types psychologiques » qui posa les fondements de deux grandes théories : le MBTI, développé aux Etats-Unis d’Amérique, et la socionique, développée en Union soviétique. En se fondant sur les travaux de Jung, ce sont Isabel Briggs Myers ainsi que sa mère Katherine Cook Briggs qui établirent la méthode MBTI en 1962. Du fait de ses applications dans le cadre du comportement, le MBTI est à l’heure actuelle beaucoup utilisé par les entreprises dans pour les entretiens d’embauche et ainsi que le management des employés.

 

Les quatre préférences dans le MBTI :

Il y a quatre axes comportementaux que présente chaque individu. Nous allons les détailler tout de suite :

  1. L’orientation de son énergie : soit vers l’extérieure, on parle d’extraversion (E), soit vers l’intérieur, et il s’agit d’introversion (I)
  2. La façon de recueillir de l’information : soit pas les cinq sens, donc par la sensation (S), soit par l’imagination via l’intuition (N)
  3. La façon de traiter l’information et de prendre une décision : soit par le sentiment (F, comme Feeling), soit par la pensée (T, comme Thinking)
  4. La stratégie préférentielle de l’individu : soit le jugement (J), soit la perception(P)

Nous avons donc nos quatre axes : E ou I, N ou S, F ou T, J ou P. Chaque individu possède une combinaison de ces quatre préférences, toutes les combinaisons étant possibles. Ce qui nous donne donc 16 groupes différents que voilà :

  • Les extravertis : ENTJ, ENTP, ENFJ, ENFP, ESTJ, ESFJ, ESTP, ESFP
  • Les introvertis : INTJ, INTP, INFJ, INFP, ISTJ, ISFJ, ISTP, ISFP

Si le descriptif comportemental de chaque groupe vous intéresse, ci-joint un lien qui peut vous aider.

 

L’objectif initial du MBTI :

Cet outil a donc été développé dans le contexte de la seconde guerre mondiale. Durant cette période, les femmes étant davantage appelées à travailler dans des emplois initialement « réservés » aux hommes, Myers et Briggs, ayant remarqué que naturellement, différentes personnalités s’illustraient plus ou moins bien dans certains rôles, ont décidé d’employer la théorie des types psychologiques de Jung pour voir s’il était possible d’en faire un outil pertinent pour permettre aux employés de trouver une place qui leur convenait et dans laquelle ils pourraient briller.
En effet, une fois que le groupe MBTI d’une personne est identifié (ESTJ, INTP etc), il est possible de l’aiguiller vers un type de profession. En effet, les observations de Myers et Briggs les ont menées à constater que chaque groupe se caractérise par un comportement donné. (Mettons tout de suite un bémol, cela ne veut pas dire que tous les ESTJ ou INTP sont pareils, mais certains traits de caractères, certaines manières de penser et de prendre des décisions reposent sur des processus communs).
Il est important de souligner qu’à l’heure actuelle, le MBTI est toujours principalement utilisé à cette fin : embaucher un candidat dont le profil psychologique convient au poste, et régler certains problèmes de management ou de service grâce à cette théorie, mais le concept est surtout employé aux Etats-Unis. En France par exemple, nombre de questions de tests psychologiques sont similaires à celles du test MBTI, car ces tests prennent leur origine dans cette théorie, mais également celle des Big Five et autres théories de la psychologie analytique et comportementale permettant donc, statistiquement, d’anticiper le comportement d’un employer.

Cependant, une fois que nous connaissons les préférences d’un individus (s’il est extraverti, plutôt sensitif ou intuitif), comment « anticipe-t-on » son comportement? Je vais essayer de vous l’expliquer dans cette deuxième partie.

 

Partie 2 : les huit fonctions cognitives et leur apparition

Un psychologue américain, John Beebe, publia en 1993 ses travaux sur le MBTI. Selon sa théorie, les quatre préférences d’un individu le mènent à faire usage de ce que Beebe appelle les fonctions cognitives. Ces fonctions cognitives et le rôle qu’elles jouent dans notre psyché sont, d’après sa théorie, à la base de notre comportement.

 

Les huit fonctions cognitives :

Revenons sur la théorie de Jung concernant les processus mentaux de l’individu. Pour Jung, l’individu, dans une démarche de perception, recueille de l’information dans son environnement au moyen de l’intuition et de la sensation. En outre, l’individu traite cette information et en tire des conclusions, et est donc dans une démarche de jugement au sens large, au moyen du sentiment et de la pensée.
Or chacune de ces fonctions peut-être orientée vers le monde extérieur, donc être extravertie, ou vers le monde intérieur du sujet, donc introvertie, ce qui nous fait donc huit fonctions cognitives :

  • Perception :
    iNtuition introvertie Ni et iNtuition extravertie Ne
    Sensation introvertie Si 
    et Sensation extravertie Se
  • Jugement :
    sentiment (Feeling) introverti Fi et sentiment extraverti Fe
    pensée (Thinking) introvertie Ti 
    et pensée extravertie Te

Je vous conseille de vous familiariser avec ces appellations (Si, Ne etc) car dès que l’on entre dans des articles et ouvrages traitant de manière approfondie du sujet, il n’est pas rare que l’on utilise uniquement ces-dernières au lieu du nom complet.

Ces fonctions cognitives correspondent à un ensemble de processus cognitifs et permettent d’aborder les problématiques de l’existence sous un certain angle. Si leur description exhaustive vous intéresse, voilà un petit lien. Je vais quand même les résumer rapidement :

  • Intuition introvertie Ni : concentration, perspective d’une notion. Il s’agit de la capacité à voir la potentialité d’une chose de manière approfondie. Par exemple Gandalf dans le seigneur des anneaux fait preuve d’une grande Ni en comprenant la nature, la dynamique du monde et l’influence qu’il doit avoir sur les autres personnages afin de sauver la Terre du Milieu.
  • Intuition extravertie Ne : extrapolation, exploration, potentialités dans le monde. Il s’agit ici de la capacité à déceler des motifs de fonctionnement entre de nombreux éléments, à voir une signification, un mécanisme qui est caché derrière une multitude d’éléments. La Ne voit les connexions entre les choses. Un exemple de Ne est la faculté du Dr House a établir des liens entre les éléments de vie de ses patients et les pathologies dont ils sont atteints.
  • Sensation introvertie Si : la mémoire, le souvenir d’une action. La Si, grâce au souvenir de son existence, tire des conclusions sur l’issue d’une action/d’un choix. Un exemple de Si en action est par exemple un entraîneur de sport qui saurait, fort de son expérience, la manière dont l’exercice doit-être fait parfaitement. Il peut aussi s’agir de l’autorité cherchant à faire respecter un traité de règles qui a toujours été employé et qui, faute d’incidents, a fait ses preuves.
  • Sensation extravertie Se : la présence, la sensation et son exploration. La Se cherche à éprouver des sensations physiques, que ce soit par le goût, l’odorat, le toucher etc. Généralement, les sujets employant beaucoup la Se sont amateurs de sports extrêmes et sont assez à l’aise avec l’usage de leur corps. Un exemple d’un utilisateur de Se est Bruce Lee.
  • Le sentiment introverti Fi : la conviction, l’authenticité. L’utilisateur de Fi présente une bonne capacité de compréhension des sentiments que ce soit les siens ou ceux des autres. Par conséquent, les utilisateurs de la Fi sont de bons « empathes ». Néanmoins, les personnes employant le Fi mettent un point d’honneur à défendre leurs valeurs, d’où la mise en exergue d’un caractère présentant souvent beaucoup d’authenticité. Un exemple de Fi est par exemple le Docteur Cox dans Scrubs, vociférant après tout le monde, mais qui en réalité accorde une attention à ses patients et une grande dévotion à ces-derniers afin de minimiser leurs peines.
  • Le sentiment extraverti Fe : l’harmonie, la connexion. Il s’agit de maintenir un bon lien entre son entourage et soi, mais également entre les personnes de son entourage. Un utilisateur de Fe prendra en compte l’impact de ses actes sur les personnes qui l’entourent. Un exemple d’utilisation de Fe serait, lorsque l’on visite une ville à plusieurs, de vérifier que chaque membre du groupe est satisfait des visites et ne se sent pas lésé.
  • La pensée introvertie Ti : l’analyse, la précision. La Ti utilise la logique et tente de vérifier la cohérence des idées en comparant les nouvelles informations au modèle que le sujet a en tête, les incorporant à ce modèle si elles le vérifient ou bien réévaluant ce modèle s’il y a incohérence. De plus, la Ti permet de comprendre le fonctionnement des systèmes. Un exemple assez simple de Ti est celui du mécanicien de génie capable de comprendre en quelques minutes comment fonctionne n’importe quel moteur.
  • La pensée extravertie Te : l’action, le pragmatisme, la planification. La Te se fonde sur la réalité de ce qui est, des faits vérifiables du monde extérieur. Elle en cherche aussi la « cohérence » et le contrôle. Ainsi, les utilisateurs de la Te sont souvent très actifs (afin de pouvoir observer une évolution tangible du monde qui les entoure), organisés et planifiant efficacement leurs actions. Pour exemple, ce sont souvent les utilisateurs de la Te qui prendront l’initiative d’actions et seront à même d’évaluer une personne ou une situation en se fondant objectivement sur des données quantifiables.

Voilà. Bon ça fait beaucoup de descriptions en peu de temps. Si vous n’avez pas tout à fait compris, ce n’est pas très grave, seules les grandes idées comptent pour le moment. A présent, intéressons-nous au lien entre ces fonctions et un individu.

 

La superposition des fonctions cognitives :

Si vous avez bien suivi, il existe huit fonctions cognitives. Ce sont elles qui vont œuvrer lorsqu’un individu pense, donc c’est par leur biais que l’on peut comprendre et décrire le comportement d’une personne. Chaque groupe MBTI utilise de manière consciente quatre fonctions de ces huit fonctions. Cette « prise » de conscience de chaque fonction se fait dans un ordre précis selon chaque groupe, et cet ordre nous donne la superposition (en anglais, on appelle cela le « functional stack » si vous êtes intéressés par la question).

 

Les quatre fonctions conscientes :

La première fonction à apparaître, dès l’enfance, est nommée la fonction héros. C’est la fonction numéro 1, c’est pourquoi c’est la fonction dominante. Apparaît ensuite la fonction numéro 2 : la fonction parent, son apparition ayant lieu durant l’adolescence. Elle est appelée fonction auxiliaire car elle vient supporter notre fonction dominante. Vient ensuite la fonction 3, appelée l’éternel enfant. Son apparition a lieu durant les 25-30 ans, et il s’agit de la fonction tertiaire. Et enfin, arrive notre dernière fonction, la quatrième, qui est également la moins consciente de notre quatre fonctions. Elle est appelée l’animus (pour les femmes) et anima (pour les hommes) mais la plupart du temps, c’est sous la forme d’un persona qu’elle ressort (le persona étant un masque que nous utilisons pour faire le lien entre notre personnalité et ce que la société attend de nous). Cette fonction apparaît en tout dernier, vers 40 ans, et se nomme la fonction inférieure. Bon je vous ai peut-être un peu perdus, donc je résume les notions importantes à retenir :

  1. Fonction Dominante : présente dès l’enfance
  2. Fonction Auxiliaire : apparaît durant l’adolescence
  3. Fonction Tertiaire : apparaît vers 25-30 ans
  4. Fonction Inférieure : apparaît vers 40 ans

Note très importante :
Le type MBTI auquel nous appartenons est génétique : il repose sur le fonctionnement de notre cerveau qui est physiologique et chimique et que l’on ne choisit pas. Cela répond à une question que peut-être vous vous êtes posés : non, on ne change pas de type au cours de sa vie. Néanmoins, de nombreux éléments peuvent venir troubler les résultats MBTI et donc vous donnez un groupe qui n’est pas le vôtre. J’exposerai ces éléments dans la partie 3 de cet article.

Revenons à nos fonctions conscientes. Un exemple pour fixer les idées avec l’ESTJ et l’INTP :

ESTJ :

  1. Fonction 1 : Te
  2. Fonction 2 : Si
  3. Fonction 3 : Ne
  4. Fonction 4 : Fi

INTP :

  1. Fonction 1 : Ti
  2. Fonction 2 : Ne
  3. Fonction 3 : Si
  4. Fonction 4 : Fe

Voilà une petite méthode pour déterminer les quatre fonctions consciente d’un groupe à partir de ses quatre lettres.

Mais qu’en est-il des quatre autres fonctions que chaque groupe ne développe pas? Et bien ces fonctions sont appelées fonctions d’ombre (du « shadow » si cher à Carl. Jung).

 

Les quatre fonctions d’ombre :

Alors ne nous y trompons pas, ces fonctions sont qualifiées d’ombres. Cependant, ce n’est pas pour sous-entendre un côté obscur ou mauvais, mais cela représente l’idée que ces fonctions sont cachées à la personne qui les utilise. L’ombre est, d’après Jung, ce que les autres voient mais qui nous reste caché. Dit autrement : ce sont des fonctions dont la manifestation nous est inconsciente. Par exemple, lorsque l’on s’énerve de façon excessive, que l’on agit d’une mauvaise manière et qu’après coup on se dit « mais c’est moi qui ai fait ça??? » etc. Ce type de pensées et de comportements sont des manifestations d’une chose que l’on fait sans véritablement en avoir conscience. Voilà donc l’appellation de ces fonctions :

  1. Fonction 5 (ombre 1) : anti-héros
  2. Fonction 6 (ombre 2) : le parent critique
  3. Fonction 7 (ombre 3) : le filou
  4. Fonction 8 (ombre 4) : le démon

Pour reprendre nos exemples avec l’ESTJ et l’INTP, voilà ce que donne leur superposition des 8 fonctions :

ESTJ :

  • Fonction 1 : Te     <==>     Fonction 5 : Ti
  • Fonction 2 : Si     <==>     Fonction 6 : Se
  • Fonction 3 : Ne   <==>     Fonction 7 : Ni
  • Fonction 4 : Fi     <==>    Fonction 8 : Fe

INTP :

  1. Fonction 1 : Ti     <==>    Fonction 5 : Te
  2. Fonction 2 : Ne   <==>    Fonction 6 : Ni
  3. Fonction 3 : Si     <==>    Fonction 7 : Se
  4. Fonction 4 : Fe    <==>    Fonction 8 : Fi

(Je pense que vous avez compris la logique : la première fonction d’ombre est la même fonction que la première fonction consciente mais dans le monde opposé : la pensée extravertie Te de l’ESTJ s’oppose à la pensée introvertie Ti et ainsi de suite pour chaque fonction.)

Si la théorie sur le fonctionnement des fonctions d’ombre vous intéresse, voilà un petit lien une fois encore 😉

 

Quelques remarques sur les fonctions :

Ce sont les fonctions qui vous permettront de comprendre pourquoi tel ou tel groupe se comporte globalement d’une manière ou d’une autre. Il est important de garder à l’esprit que l’ordre dans lequel les fonctions se manifestent est très important. En effet, parmi les seize groupes du MBTI, il y a quatre ensembles, comprenant chacun quatre groupe (4×4, on a bien nos seize groupes), qui se caractérisent par les mêmes quatre fonctions conscientes. Plus concrètement, si on prend les fonctions Ni, Te, Fi, Se il y a quatre groupes qui les ont :

  • INTJ : Ni-Te-Fi-Se
  • ENTJ : Te-Ni-Se-Fi
  • ESFP : Se-Fi-Te-Ni
  • ISFP : Fi-Se-Ni-Te

Et pourtant, ces quatre groupes n’ont pas le même comportement. Ce qu’il faut comprendre c’est que la place de chaque fonction dans votre superposition est primordiale pour comprendre les mécanismes mentaux à l’oeuvre.

Enfin, sachez que globalement, il est intéressant de chercher à explorer chaque fonction afin de parvenir à s’équilibrer soi-même. Par exemple, en ce qui concerne la question amoureuse, il y a effectivement des attirances entre certains groupes que l’on retrouve souvent. Néanmoins, et tous les psychologues (en tout cas ceux dont j’ai lu articles ou livres^^) s’accordent à dire que deux personnes, qu’importe leur groupe, qui sont équilibrées peuvent former une relation saine. Bon, trêve de bavardages, passons à la dernière partie.

 

 

Partie 3 : les causes d’un « mauvais typage »

Si vous avez bien suivi (ce dont je vous félicite), notre type est inné et ne change pas au cours de notre vie. Cependant, comme vous vous en doutez certainement, une armée de circonstances et de mécanismes mentaux rendent les choses un peu plus compliqué qu’une simple catégorisation avec quatre lettres. Dans cette partie, je vous propose (de toute façon vous n’avez pas le choix vu que JE suis l’auteur) de nous attarder un peu sur ce type de notions.

 

La notion de fatigue des fonctions :

Lorsque nous abordons une situation, une problématique, un questionnement, c’est notre fonction dominante qui s’y colle en premier lieu. Si elle ne parvient pas à résoudre la question, l’auxiliaire vient l’épauler, et ainsi de suite. Grosso modo, nous utilisons notre superposition de fonctions dans l’ordre d’apparition des dites fonctions. Dans la majorité des cas, notre fonction 1 et 2 arrivent à venir à bout de la plupart des situations que nous rencontrons. Cela vous donne un aperçu des différences comportementales entre les personnes. Un ESTJ, avec Te+Si cherchera l’efficacité en se fondant sur ce qu’il sait être efficace compte tenu de son expérience passée. Un INTP lui utilisera Ti+Ne et donc cherchera la logique et le fonctionnent de la chose tout en cherchant à voir les implications et les possibilités qui en découlent (bon on est beaucoup dans l’abstrait, j’en suis désolé, mais si je ne veux pas que cet article se transforme en roman, je ne peux guère m’attarder plus sur la question : retenez simplement que la multitude de duos de fonctions nous donne beaucoup de réactions différentes).

Plaçons-nous dans le cas où une personne n’est pas parvenue à résoudre un problème avec l’aide de son duo de fonctions dominante+auxiliaire. Elle emploiera sa troisième fonction, puis la quatrième. Or, ces fonctions apparaissant tardivement chez les individus, elles sont moins bien maîtrisées. Par conséquent, l’individu en fera un « mauvais » usage, surtout en ce qui concerne la 4ème. Ce qu’il est important de comprendre, c’est que de la même manière que l’on utilisera, en étant droitier, sa main droite pour une besogne, si celle-ci est trop fatiguée, on passe à la main gauche, mais qui est malhabile. C’est à peu près la même chose pour les fonctions cognitives : une fois que l’on a épuisé les premières de notre superposition, on passe au suivante, mais elles sont « moins habiles » car moins développées. Ce qui nous amène aux deux notions suivantes.

 

Les boucles dominante-tertiaire :

Il arrive, dans des situations inhabituelles, que nous n’utilisions plus notre deuxième fonction, la fonction auxiliaire. Dans ce cas, nous tombons dans ce que l’on appelle une boucle. Ce nom provient du fait que nos fonctions 1 et 3 s’expriment toutes deux dans le même monde : pour les extraverties, il s’agit du monde extérieure (exemple : ESTJ a pour fonction 1 Te et pour fonction 3 Ne) et pour les introverties, il s’agit du monde intérieure (exemple : l’INTP a pour fonction 1 Ti et pour fonction 3 Si). Par conséquent, nous nous enfermons dans une boucle de pensées et d’actions qui généralement ne nous aide pas efficacement à faire évoluer favorablement la situation. Voilà un article un peu plus détaillé sur la question.

 

Etre sous l’emprise :

Nommée en anglais « to be in the grip/rut », lorsque l’on parle d’être sous l’emprise, c’est sous-entendu sous l’emprise de notre fonction inférieure. Comme je vous l’expliquais, une forte fatigue ou un fort stress peut entraîner une situation dans laquelle un individu se replie sur l’usage de sa dernière fonction consciente. Lorsque cela se produit, il n’en ressort que rarement quelques chose de bon car nous sommes réfractaires à l’usage d’une fonction mal développée. Dans cet état, d’une part nous faisons des choses qui nous échappent, d’autre part, c’est le début de l’usage des fonctions d’ombre, ce qui souvent n’est pas annonciateur de bonnes choses pour la personne et son entourage. Il est donc recommandé de comprendre ce qui cause la pression de la situation et de régler ce problème.

Et les erreurs de « typage »?

Les test MBTI, majoritairement ceux en ligne, reposent sur la manière dont nous raisonnons et prenons des décisions. Si pour une raison ou pour une autre, nous sommes dans une boucle ou sous l’emprise, nous n’agissons ni naturellement, ni spontanément, ce qui faussera nos réponses. Ces situations peuvent sembler exceptionnelles, néanmoins, certaines personnes sont dans de telles dispositions parfois des années.

De plus, parmi les fonctions décrites précédemment, certaines rendent les gens plus enclins à imiter leur entourage. Par exemple, les INFJ présentent souvent un effet caméléon qui se caractérise par le fait qu’ils s’imprègnent des personnes de leur environnement, ce qui peut fausser leur test.

Enfin, comme je vous le disais, les fonctions apparaissent et commencent à se développer à partir d’un certain âge. En théorie, si vous être parvenus à équilibrer ces fonctions, il devient plus difficile de vous « typer » efficacement après 50 ans. La raison en est assez simple : une personne bien équilibrée saura refréner l’action de sa fonction dominante et utiliser convenablement sa fonction inférieure. Par conséquent, elle sera sans doute plus nuancée, et donc moins « évidente » à typer.

 

Conclusion :

Le MBTI est un outil fascinant, permettant de comprendre beaucoup de choses sur soi et les personnes nous entourant. Néanmoins, il est essentiel de garder à l’esprit qu’il s’agit d’un modèle avec ses failles. Je pense qu’il y a beaucoup d’informations dans cet article, les notions importantes pour comprendre la plupart des articles résident dans les parties 1 et 2. J’espère vous avoir donné envie d’en savoir plus sur l’étendue de cette belle et passionnante théorie. A bientôt,

 

L

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