Les 4 préférences – Partie 1 : Extraversion vs Introversion

<Si le MBTI vous est totalement inconnu ou bien que vous avez besoin de quelques rappels, voilà un article pour vous aider.>

Disclaimer :

La majorité des informations de cet article provient du livre : Type Talk : The 16 Personnality Types That Determine How We Live, Love and Work, de Otto Kroeger et Janet M. Thuesen. Cet ouvrage se focalise avant tout sur chacune des 4 préférences E/IN/SF/TJ/P et l’influence comportementale qu’elles ont sur un individu. Au sein de l’ouvrage, les 8 fonctions jungiennes ne sont pas abordées, sauf brièvement à la fin. Cette focalisation du contenu du livre sur les 4 préférences « basiques » est essentiellement ce qui m’a poussé à m’appuyer sur le propos de Kroeger et Thuesen dans cette série d’article. Je vous souhaite une bonne lecture!

Introduction :

Lorsqu’il est question d’extraversion et d’introversion dans le cadre du MBTI, c’est avant tout ce qui constitue  la source d’énergie de l’individu qui est désignée. Il est courant d’associer l’extraversion à une grande tendance à la sociabilisation et au contact humain ainsi que l’introversion à la timidité. Ce raccourci, bien que statistiquement assez vrai, est néanmoins dangereux car il peut conduire à des erreurs de « typage » d’une personne ainsi qu’à l’incompréhension des mécanismes cognitifs qui sous-tendent son action. Selon Jung, le père du MBTI, la division entre individus extravertis et introvertis est sans doute la distinction la plus importante à réaliser car elle permet de déterminer la source, la direction ainsi que le point de convergence de l’énergie de ces individus. La compréhension du fondement de ces deux tendances permet de se prémunir de nombreux problèmes d’ordre interpersonnel.

 

La check-list des tendances :

Si vous avez déjà réalisé un test et que le résultat vous cause un trouble intérieur car vous hésitez par exemple entre INFJ ou ENFJ, ISTJ ou ESTJ ou autre INTJ ou ENTJ, je vous conseille d’être très attentif à ce qui suit.

Extraversion :

Le comportement extraverti typique est porté sur les tendances et comportements suivants :

  • Sociabilité : recherche du contact des autres (plus la tendance est marquée, plus l’individu cherche à étendre le champ de ses interactions)
  • Interaction : par exemple lors de sa réflexion, l’extraverti gagne souvent en compréhension lorsqu’il exprime sa pensée à une oreille extérieure
  • Largeur : les intérêts et raisonnements d’un extraverti seront étendus mais pas nécessairement axés sur la profondeur.
  • Extensivité
  • Relations multiples
  • Expansion de l’énergie
  • Evénements et réactions externes
  • Grégaire
  • Parle d’abord, réfléchit après

Introversion :

Bien entendu, le comportement introverti typique va à rebours des tendances précédentes :

  • Territorialité
  • Concentration
  • Profondeur
  • Intensité
  • Relations limitées
  • Conservation de l’énergie
  • Réactions internes
  • Juste, noblesse de coeur
  • Réfléchit d’abord et parle ensuite

En action :

Ces différentes caractéristiques conduisent à une expression comportementale relativement reconnaissable chez chacun de ces deux groupes. Les extravertis (E) on tendance à verbaliser leurs observations, pensées et prises de décisions tandis que les Introvertis (I) les gardent pour eux. Les E sont enclins à souvent parler avant de réfléchir correctement à la question là où les I attendent d’avoir une réponse mûrie et prête pour la partager avec le monde extérieur. Les E sont galvanisés et « énergisés » par les gens et l’action et ont besoin du contact des autres sans quoi ils perdent leur énergie, en revanche les I sont quant à eux galvanisés par les idées et les pensées mais s’épuisent lors de discussions trop prolongées et au contact des autres, ayant donc besoin de temps avec eux mêmes pour recharger leurs batteries. Enfin, les E préfèrent parler plutôt qu’écouter et sont du genre à se dire « Pourquoi est-ce que je ne peux jamais me taire moi??? » tandis que les I ont une préférence pour l’écoute par rapport à la parole et seraient plus enclins à penser « Pourquoi n’ais-je pas oser dire que….? ».
Ainsi, ces différents comportement peuvent vous éclairer sur votre nature de préférence extravertie ou introvertie.

E et I dans la vie courante :

Aux USA (nos auteurs sont américains) la population comptent environ trois extravertis pour un introverti. Les introvertis étant ainsi en infériorité numérique, ils doivent développer dès leur enfance des capacités d’imitation afin de « rentrer » dans le moule. Autrement, ils subiraient une pression excessive afin de s’accommoder au monde extérieur, ce qui en un sens est déjà le cas : du levé au couché, l’introverti est sollicité en permanence pour répondre à ce monde et s’y conformer.

Dans la salle de classe :

Il n’est pas rare, surtout au sein des cours de langues, que les professeurs décident d’établir un barème reposant à un tiers sur la participation orale. Je pense que vous suivez l’idée. Les extravertis auront un avantage naturel (même si cela ne les dispense en rien de travailler bien sûr) car ce type d’interactions correspond davantage à leur préférence. En outre, bien que le fond de la réponse qu’un élève donne aie son importance, lorsqu’il s’agit de participation, il est évident qu’un extraverti qui présente naturellement son raisonnement à l’oral avant d’arriver à la réponse marquera davantage de points qu’un introverti qui présente succinctement la réponse.
En outre, même s’il s’agit de reformulation, il est fréquent que les extravertis manifestent une tendance à la répétition de leur réponse, ce qui augmente de fait leur participation. Néanmoins, il faut savoir que pour les introvertis, cette répétition est souvent irritante : leur esprit s’adonnant à la parole lorsque la réponse est mûre, ils ne voient pas l’intérêt de répéter maintes et maintes fois la même chose.
En soi, aucune de ces deux méthodes de réponse n’est meilleure que l’autre, tant que la réponse juste se présente. Cependant, des problèmes peuvent apparaître lorsqu’élèves ou professeurs se mettent à établir une forme de jugement sur la manière de répondre.

Dans la famille :

Les extravertis n’aiment pas les blancs dans les conversation (ces gros racistes), c’est pourquoi, ils préféreront, même sans rien avoir d’intéressant à dire, combler ce vide par ce qui leur passera par la tête, là où justement l’introverti supporte parfaitement un silence qui se justifie lorsqu’il n’y a pas lieu de le rompre.
Cette tendance des extravertis peut, par extension, causer quelques problèmes dans les dynamiques parents-enfants. En effet, un parent extraverti privilégiera naturellement des activités d’extérieur permettant le rapport avec les autres et ne comprendra pas toujours son enfant introverti qui préfère rester seul dans sa chambre par une belle après-midi. (bien entendu, je ne parle pas du cas où l’on reste 6 heures d’affilées dans sa chambre devant un jeu vidéo hein!). On tombe dans le cliché du « Arrête de rester tout seul dans ton coin et vas jouer avec les autres enfants! ».

Au travail :

La mode de l’open-space au sein du monde professionnel afin de privilégier le travail coopératif, le brainstorming et la genèse d’idées n’a pas que des bons côté. En effet, vous imaginez bien que dans un environnement dans lequel on vous encourage (voire on vous force) au contact fréquent avec autrui, il est possible que les introvertis ne vivent pas bien la situation et s’épuisent plus vite que prévu du fait de ces interactions forcées.
Mais ce qui est intéressant, c’est aussi de considérer le cas inverse. En effet, il advient par exemple que des extravertis, du fait de qualités humaines hors normes, se voient promus à des postes de plus haute responsabilité, avec le bureau qui va avec. Le scénario « catastrophe » se produit : la personne qui avait fait merveille, plongée au milieu du service et des autres employés, se retrouve alors isolée seule dans son bureau.
A l’inverse, les responsables introvertis sont souvent confrontés à un problème de compréhension avec les autres employés : les introvertis prennent souvent les remarques pour des remarques personnelles. Par exemple, si au cours d’une réunion de service un employé énonce le fait qu’il y a un problème dans le service, le responsable introverti peut le prendre comme une remarque signifiant « il y a un problème car notre responsable n’est pas compétent », ce qui peut souvent conduire les introvertis à « interniser » le problème, cherchant à le résoudre seul car se sentant fautif pour son existence.

Dans le couple :

Il y a trois grands cas qui se présentent à nous : le couple E-E, le couple I-I et le couple E-I. Bien entendu, chaque extraverti et introverti est différent, il y a des extrêmes et des cas plus nuancés.
Le cas E-E peut conduire à une guerre pour le temps de paroles et un manque d’écoute de l’autre. En un sens, il peut donc se produire un manque « d’introspection » du couple.
Le cas I-I peut conduire à l’excès inverse : un manque de communication entre les deux. Néanmoins, les capacités d’écoute et d’analyse des introvertis étant généralement plus poussées que celles des extravertis, il y aura plus souvent une remise en question salvatrice. En outre, il n’est pas rare que deux I bien marqués fassent une soirée romantique au restaurant par exemple avec de grands moments de silence que l’un et l’autre apprécieront (là où les E se diraient qu’il y a à l’évidence un malaise palpable).
Enfin, le cas E-I est peut-être celui qui en apparence a la meilleure base fonctionnelle, mais qui possède le plus grand écueil potentiel. En effet, avec un E et un I, l’un prendra la parole et l’autre l’écoutera. Mais voilà qu’arrive le premier problème : un manque de communication du I qui prendra peut-être trop sur lui pour le bien du couple, tandis que le E dévorera l’espace de paroles. En outre, le fait que le E a tendance à parler à voix haute pour raisonner (là où le I le fait dans sa tête) peut donc pousser son partenaire à croire qu’il s’agit de la conclusion de son raisonnement, ou de la décision qu’il a prise, et donc créer des incompréhensions. Enfin, comme dans la dynamique familiale, il est possible que le E ne comprennent pas que son partenaire introverti puisse désirer passer du temps seul.

 

Synthèse et conclusion :

La liste des situations d’incompréhension décrites ici n’est bien entendu pas exhaustive. Ces cas de figure servent à mettre en exergue les moments dans lesquels le point de vue « naturel » de chaque préférence peut faire rater à l’individu le point de vue de l’autre. Etre extraverti n’est pas une excuse pour monopoliser la parole, parler sans retenue et sans réfléchir : apprenez à intérioriser davantage votre réflexion avant d’en faire part à votre entourage. Quant aux introvertis, manifestez vos pensées : elles sont intéressantes et dignes d’être entendues, et rappelez-vous de ne pas trop prendre à coeur ce qui vous est dit, le bon comme le mauvais! En outre, l’introversion, votre tendance naturelle, ne doit pas vous servir d’excuse pour ne jamais sortir de votre zone de confort.
Si vous êtes parents, apprenez à faire face à la préférence de vos enfants : si vous avez trois extravertis et un petit dernier introvertis, ne lui faites pas ressentir sa différence comme un problème qui risquerait de l’isoler, mais essayez de faire bonne mesure : là où vous voudriez qu’il y ait cinq sorties, contentez-vous de trois par exemple, et laissez à votre enfant le temps de recharger son énergie avec du temps passé seul.
Vous autres, introvertis, la prochaine fois qu’il y aura un moulin à paroles, essayez de vous concentrer sur ce que la personne essaie de vous dire, sur la « solution » qu’elle cherche, car c’est la manière de fonctionner des extravertis : ils ont besoin d’un auditoire pour faire avancer leurs idées.
En outre, rappelez-vous que les comportements sont multiples. Certains introvertis n’aiment pas qu’il y ait trop de monde, mais ils supportent très bien le contact de quelques proches pendant de longues périodes de temps. L’unicité des comportements nous laisse un vaste champs des possibles. En effet, pour faire un lien avec les fonctions jungiennes dont j’ai parlées en début d’article, la manifestation de chacune d’elles nous permet de bien voir cet aspect « multi faces » de l’extraversion et l’introversion. L’intuition extravertie Ne, première fonction des ENFP et ENTP est une fonction qui puise ses idées dans le monde extérieur mais envoie ces idées directement dans le monde intérieur de l’individu. Ainsi, ENFP et ENTP sont parmi les plus introvertis des groupes extravertis. A l’inverse, des groupes comme l’INFJ et l’ISFJ (donc introvertis) ont le sentiment extraverti Fe en deuxième fonction. Par conséquent, ils ont une capacité d’adaptation remarquable, faisant d’eux des personnes qui sont fréquemment prises pour des extravertis.

Sur ce, je vous souhaite bonne chance pour tirer des leçons et des astuces de cette notion essentielle chez chacun, et je vous encourage à essayer, tout extraverti ou introverti que vous êtes, à toujours faire de votre mieux pour équilibrer votre comportement en exploitant vos points forts naturels et en travaillant sur vos points faibles. Rappelez-vous qu’il n’y pas une préférence meilleure que l’autre : toutes deux servent des objectifs précis et sont complémentaires. S’il y a une leçon à tirer de cela, c’est que la communication est sans doute la meilleure chose pour régler la majorité des problèmes : Extravertis, apprenez à écouter (vraiment) et Introvertis, apprenez à vous exprimez (vraiment), ainsi, vous comprendrez mieux la vision de l’autre et ferez face ensemble à la problématique qui vous occupe.
A bientôt,

 

L

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