Foire aux Questions I

Cela fait quelques temps (on ne dira pas combien) que je n’ai pas publié d’article. Je compte reprendre un rythme de publication un peu plus fréquent, et pour cette reprise, voilà un article un peu particulier qui dénote donc des autres, mais la beauté est dans la variété.
Ici donc, je vais répondre rapidement à certaines questions qui sont fréquemment posées concernant le MBTI®. L’objectif étant de vous donner une réponse assez concise à toutes ces questions. Here we go.

Que veulent dire les lettres des sigles?

(Les 16 groupes et le sigle de chacun ont-été créés par Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs, deux américaines, à partir des travaux de Jung. C’est pour cette raison que les lettres des sigles sont issues de termes anglais, certains termes étant proches/identiques comme introverti-introverti, intuitif-intuitive etc).

  • La première lettre : E signifie Extraverti, I Introverti.
  • La deuxième lettre : N pour iNtuitif (le I était déjà pris par introverti apparemment 😉 ), S pour Sensoriel
  • La troisième : F pour Feeling (l’anglais pointe le bout de son nez), T pour Thinking
  • La quatrième lettre : J pour Jugement, P pour Perception

C’est quoi les fonctions cognitives?

Il existe 8 fonctions cognitives d’après Jung. Dans le cadre de la théorie MBTI, chaque groupe en possède 4 qui sont ses « préférées », et 4 autres qui sont ses fonctions d’ombre. Il existe une nomenclature pour déduire des 4 lettres d’un groupe les fonctions de celui-ci. Ces 8 fonctions cognitives sont :

  • Le sentiment extraverti Fe
  • Le sentiment introverti Fi
  • L’intuition extravertie Ne
  • L’intuition introvertie Ni
  • La sensation extravertie Se
  • La sensation introvertie Si
  • La pensée extravertie Te
  • La pensée introvertie Ti

Puis-je changer de groupe au cours de ma vie?

Non! Notre groupe est lié à la manière dont fonctionne notre cerveau et on ne change pas ce-dernier. Nos « préférences cognitives » ne changent pas, mais évoluent au cours de notre existence. Votre groupe ne changera pas. Néanmoins, avec la maturité, on parvient à équilibrer l’usage que l’on a de ces différentes fonctions et bien entendu le comportement qui en découle.

Pourquoi appartiens-je à ce groupe?

Ah….vaste question. Le jour où les biologistes seront réellement capables de répondre à cela, je pense que l’on ne sera pas loin de l’optimisation fœtale artificielle. A l’heure actuelle, on estime que le groupe de personnalité auquel on appartient se crée durant les quelques semaines qui précèdent et succèdent notre naissance. C’est durant cette période que se mettent en place les structures du cerveau qui donneront à notre personnalité sa « forme ». L’origine de notre groupe est donc épigénétique : dépendant à la fois de nos gènes et de l’environnement qui les fait s’exprimer.

J’obtiens des résultats différents aux tests en ligne, pourquoi?

Il y a beaucoup de réponses possibles. Pour n’en citer que quelques unes :

  • Les questions sont mal posées
  • On est souvent influencé par l’image de la personne que l’on aimerait être et non celle que l’on est
  • Du fait d’un biais cognitif nommé « biais de disponibilité« , notre esprit, face à une question, s’appuie sur les expériences souvent les plus récentes ou marquantes. Il s’appuie sur celles qui l’ont fortement impacté, et donc répond en fonction d’elles et non de la réalité statistique.
  • Selon les domaines de notre vie qui comptent pour nous au moment du test, nous ne donnerons pas la même importance à tel ou tel aspect de nos préférences cognitives, et donc cela donnera un poids artificiellement plus fort ou plus faible à telle ou telle fonction cognitive, faussant le test

Cette liste n’est pas exhaustive, je voulais juste attirer votre attention sur les multiples causes potentielles d’erreur.

Les tests en ligne sont-ils fiables?

Oui et non.

Oui :
Ils sont fiables dans le sens où généralement, vous ne tomberez pas sur un groupe totalement opposé au vôtre (si on peut parler d’opposés…). Cependant, il est rare qu’une personne ne connaissant rien au MBTI® (=ne sachant pas quel est le sens de chaque question du test) tombe directement sur le groupe qui est véritablement le sien (cf. le point ci-dessus).

Non :
Tout d’abord, les tests en ligne testent essentiellement les 4 lettres dont nous avons parlées au tout début de cet article, et c’est une mauvaise chose : ils devraient-être focalisés sur les fonctions cognitives et leur poids dans le fonctionnement cognitif de la personne passant le test. Malheureusement, c’est relativement difficile à faire (du moins, plus que de tester les 4 lettres). C’est d’ailleurs à cette fin que lorsqu’un test est passé avec l’aide d’un psychologue, ce-dernier a un entretien oral avec la personne passant le test. Le psychologue peut ainsi évaluer de lui-même le « type » de personne qu’il a en face de lui. Avec un peu de pratique, il est assez « facile » de dissocier les méthodes analytiques d’un T et d’un F, d’un N et d’un S etc. Aussi, le psychologue pourra se rendre compte d’une erreur, ce qu’un test en ligne ne peut pas faire.

Est-ce que notre vie influence notre groupe?

Comme dit précédemment, notre groupe ne change pas. En revanche, notre vie, nos expériences, notre éducation et tout le reste influencent la manière dont se développe notre personnalité. Pour vous donner un exemple : prenez trois épées de bois identiques. Abattez la première de toutes vos forces sur une enclume en acier. Prenez la deuxième et mettez-la pendant un siècle dans un coffre avec un fond de velours. Enfin prenez la troisième et plongez-la dans un feu pendant 20 secondes. Toutes trois étaient identiques au départ, mais à la fin, bien qu’étant toujours de bois (un peu cramé pour l’une) elles ont tout de même évolué différemment. A présent, réitérer l’expérience avec trois épées d’acier! (pour les nullos qui n’auraient pas suivi : la matière de l’épée est une analogie avec la personnalité de chaque groupe :P)
Cette expérience de pensée permet de comprendre comment notre vie influence l’évolution de notre personnalité et comment, dans une même situation, différentes personnalités donnent un résultat différent.

Quel groupe est le plus intelligent?

Cette question revient beaucoup sur les forums de discussion. A l’heure actuelle, cette interrogation est sans réponse. Les seuls éléments de réponses sont les suivants : parmi les groupes INTP, INTJ, INFJ, ENTP, ENFP, INFP il y a la plus grande proportion de « surdoués ». Mais cela ne veut rien pour l’individu isolé : vous pouvez être un INTP et con comme une chaise et appartenir à n’importe quel autre groupe et être un génie.

Quel est le groupe de mon âme sœur?

Alalala, la question amoureuse. Grande source de motivation pour beaucoup de curieuses et curieux du MBTI®. Sur le Net, vous trouverez tout et son contraire concernant cette question. La théorie la plus en vogue étant qu’en gros, deux âmes sœur ont une fonction dominante ainsi qu’une polarité F-T opposées. Exemple : les ENFP ont Ne en fonction dominante et F en polarité, leur âme sœur est donc l’INTJ qui a Ni en fonction dominante et T en polarité. Mais pour être honnête, je crois que dans la réalité des faits, on n’observe pas spécialement cela. Pour ne pas mentir : une bloggueuse américaine spécialisée en MBTI® a un jour demandé à ses abonnés de répondre à un sondage sur les deux membres de leur couple. En gros, toutes les combinaisons apparaissaient, dans des proportions plus en rapport avec la fréquence de chaque groupe dans la population totale qu’avec une « loi de répartition » liée à telle ou telle préférence qu’un groupe aurait avec un autre.
Ce n’est que mon avis, mais je pense que la question des personnes qui nous attirent et avec qui on peut construire quelque chose dépend énormément de notre éducation et notre vécu, et au final peu de notre groupe de personnalité. Donc en ce qui me concerne, je vous conseillerais de vous tourner vers le MBTI® si vous voulez résoudre une crise de couple et comprendre ce qui compte vraiment pour vous, mais pas pour vous suggérer qui serait le partenaire idéal pour vous.

Est-ce que le MBTI® c’est de la pseudo-science?

En toute honnêteté, mon niveau en épistémologie des sciences n’est largement pas suffisant pour vous assurer que ma réponse sera vraie. Donc à défaut d’être « vraie », je vais la faire la plus sincère possible.
Les bases du MBTI® reposent sur la compréhension intuitive de Carl G. Jung, un psychiatre qui a travaillé avec des centaines de patients. Cet homme est considéré comme un génie de sa discipline, et il serait périlleux d’avancer que ce qu’il a raconté n’était qu’un ramassis de conneries. Cela reposait sur des connaissances solides et beaucoup d’observation et de réflexion. Ses travaux ont-été repris par Myers et Briggs, qui n’étaient pas psychologue ni psychiatre. Néanmoins, elles ont également employé beaucoup d’observation dans le monde du travail auquel elles ont appliqué cet outil.
Dans les contres : le MBTI® manque cruellement d’études scientifiques en double-aveugle pour étayer ses hypothèses. De plus, de par sa popularité, nombre de personnes écrivent du contenu à son propos (comme c’est par exemple mon cas) en s’étant « faussement typé » et tente de décrire un comportement en ne faisant que se décrire elles-mêmes, et en le généralisant, ce qui tient justement de la pseudo-science. Enfin, la description qui est faite de chaque groupe (ENTP, ce grand débatteur toujours avec plein d’idée, l’INFJ, cet être profond qui saura vous comprendre en une seconde mieux que vous-même au cours d’une vie et gnagnagna) a sans doute concouru a rendre ce test populaire. Cependant, plus les descriptions partent dans le détail, plus vous pouvez être sûr que l’on entre dans la pseudo-science.
Dans les pour : cette théorie en recoupe d’autres, par exemple celle des Big Five (qui est employé massivement dans les études psychologiques internationales). En ce qui concerne les fonctions cognitives, un chercheur du nom de Dario Nardi a mis en évidence une réalité de la physiologie cérébrale liée à ces fonctions. Enfin, et là c’est personnel : je parviens à inférer relativement bien le groupe de beaucoup de personnes. S’il s’agissait de théorie sans aucun fondement, il ne serait pas possible de faire des prédictions fiables, or, il semble que ce soit le cas.

Pour conclure sur cette question : le MBTI® contient une part d’imprécision indéniable, mais a une grande force descriptive, ce qui est la base d’un bon modèle (mais je vous encourage à vous forger votre propre opinion sur la question).

Quels groupes vont être immédiatement attirés par le MBTI®?

Et bien, si on se fie à la manière dont se définit l’intuition N et la sensation S dans le cadre de cette théorie, ce sont les groupes avec la préférence N qui seront le plus « à fond » dans cette théorie, ne serait-ce que pour la myriade de possibilités qu’elle offre. Généralement les S seront plus réticents. Tout d’abord car au final, surtout en France, ce test n’est pas si connu, donc pas « reconnu » par la norme, et également car les S, davantage concentrés sur « ce qui est » que les N, demanderont (et ils auront raison) qu’on leur montre que cela fonctionne (cf. point ci-dessus).
Disons donc que les plus attirés seront les N, et encore plus ceux n’ayant pas la fonction Te dans leur 4 fonctions favorites (INFJ, ENFJ, INFP, ENFP, INTP, ENFP).

Est-ce qu’une SEULE lettre de différence change beaucoup de choses?

Cela dépend de la lettre. En ce qui concerne la première (ENTJ ou INTJ), le E ou le I, les deux groupes auront beaucoup de ressemblances car ils auront les mêmes fonctions cognitives dans un ordre, pas similaire, mais assez proche. Pour les deux lettres du milieu (ESTP ou ENTP, ESTP ou ESFP), il y aura de nombreuses différences, néanmoins, on pourra trouver aussi des points communs dans certaines situations. Par exemple, en situation sociale, l’ESTP et l’ENTP peuvent avoir le même côté flambeur et provocateur, et l’ESTP et l’ESFP sont souvent attirés tous deux par les sensations d’ordre physique et ont très fortement tendance à vouloir être sur le devant de la scène. Enfin, la dernière lettre, J ou P (ENTJ ou ENTP) changent beaucoup de choses car les deux groupes ne partagent aucune fonction cognitive. Il serait difficile de définir de manière absolu le lien qu’entretiennent alors ces deux groupes car cela varie beaucoup d’un « duo » à l’autre.
En bref, ne vous y laissez pas prendre : même si deux groupes ne varient que d’une lettre, ils seront relativement différents.

Est-ce que mon groupe est bien?

« Je pense qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais groupe » 😛
La répartition des différents groupes n’est pas du tout équilibrée au sein de notre population. S’il y avait un partage égal, nous serions à 6.5% pour chaque groupe. Or, le plus fréquent, ISFJ, est d’environ 14%, le moins fréquent, INFJ, est d’environ 1.2%. Et cette répartition n’est sans doute pas anodine (par exemple, on constate que le nombre de groupes s’imposant naturellement en leader est inférieur à celui des groupes s’imposant naturellement en « suiveur », et c’est aussi bien ainsi). En gros, les groupes sont complémentaires, chaque groupe excellent dans une situation donnée. Alors effectivement, il est possible que votre groupe ne soit pas celui de Iron Man, ou d’Einstein, ou de Katty Perry, mais qu’importe : il y a de nombreux domaines dans lesquels vous serez naturellement bons (et sans doute peu de domaines dans lesquels vous ne sauriez le devenir).

Sur ces belles paroles, je vous dis à bientôt,

L

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