Le côté obscur du MBTI : the Shadow

<Si le MBTI est un concept tout à fait nouveau pour toi ou que les bases te sont encore inconnues, clique donc ici et si ce sont les fonctions cognitives qui te posent problème, un autre article ici>

Bien le bonjour,

Dans cet article, nous allons parler de la part d’ombre qui est en nous! Outre la compréhension que j’espère pouvoir vous apporter sur ce qu’est l’ombre/shadow dans la théorie MBTI, j’ai le souhait de vous montrer en quoi cela joue un rôle par rapport à notre ego et dans quelles situations notre esprit fait appel à sa part d’ombre.

The Shadow work :

Le travail de l’ombre est un concept développé par le père du MBTI, Carl Jung. L’ombre est une partie de notre psyché qui nous est cachée. On y refoule ce qui par exemple nous est interdit par nos parents ou par la société. Voilà comment le psychiatre suisse définit l’ombre dans son ouvrage L’Âme et la vie :

<<L’ombre est quelque chose d’inférieur, de primitif, d’inadapté et de malencontreux, mais non d’absolument mauvais. » « Il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de totalité psychique sans imperfection. La vie nécessite pour son épanouissement non pas de la perfection mais de la plénitude. Sans imperfection, il n’y a ni progression, ni ascension>>

C’est par exemple à cause du travail de l’ombre que par moment, nous nous emportons dans certaines situations ou à cause du comportement de certaines personnes. Et par « s’emporter », j’entends s’emporter un peu violemment ou davantage que la situation ne le nécessite réellement. Formulé autrement, il s’agit de projection. Maintenant quel est le rapport avec le MBTI?

Nos fonctions d’ombre :

Chaque personne développe au cours de son existence quatre fonctions cognitives (la dominante, auxiliaire, tertiaire et inférieure) parmi les huit existantes. En parcourant Internet, on constate que certaines personnes attribuent à nos fonctions tertiaire et surtout inférieure le rôle d’ombre. Ce ne sont pas les fonctions d’ombre (au sens de Jung en tout cas). En effet, ces deux fonctions, bien que plus « discrètes » dans notre psyché que la dominante et l’auxiliaire, restent assez « visibles » pour notre conscient.

Les fonctions d’ombre sont celles qui nous sont « cachées », donc les quatre que nous ne développons pas. Par exemple, un ISTJ a pour fonctions :

  • Dominante : Si, la sensation introvertie
  • Auxiliaire : Te, la pensée extravertie
  • Tertiaire : Fi, le sentiment introverti
  • Inférieure : Ne, l’intuition extravertie

Les fonctions d’ombre de l’ISTJ seront donc :

  • Se, la sensation extravertie
  • Ti, la pensée introvertie
  • Fe, le sentiment extraverti
  • Ni, l’intuition introvertie

Comme vous pouvez le voir, ces quatre dernières fonctions sont celles de l’ESTP! Ainsi, notre type ombre est celui ayant la première et la quatrième lettre opposées aux nôtres : ISTJ-ESTP, ISFJ-ESFP, INTP-ENTJ et ainsi de suite. Pour la petite anecdote, Batman est un INTJ, et son ombre, l’ENTP, est le Joker.

Description des fonctions de notre superposition :

Nous allons passer en revue les huit fonctions et voir comment elles s’articulent ensemble afin de former la manière de raisonner d’un individu. Ainsi, nous verrons la place que jouent les quatre fonctions de lumière (ça sonne un peu secte) et les quatre fonctions d’ombre ainsi que le rôle qu’elles jouent pour notre ego.

Les quatre fonctions de lumière :

Le rôle que jouent nos quatre fonctions préférentielles dans notre psyché peut-être modélisé comme un travail fait par deux équipes : d’un côté nous avons l’équipe dominante-inférieure et de l’autre auxiliaire-tertiaire. Bien entendu, ces quatre fonctions travaillent également de concert dans la structure de notre personnalité et du comportement qui en découle.

L’équipe Dominante-Inférieure :

La première fonction, la dominante, est surnommée le héros par Mark Hunziker dans son ouvrage Depth Typology. En effet, cette fonction est au coeur de notre personnalité et de notre ego. Elle est la première à se développer et c’est sur elle que notre conscient a le plus de contrôle.

Cette fonction va de paire avec la fonction inférieure, nommée anima, pour les femmes, et animus, pour les hommes (on sent ici l’influence de la théorie freudienne sur son disciple Jung qui développa la notion d’anima/animus). Cette fonction anima/animus, la dernière à apparaître, est la moins consciente de l’ego. Généralement, les gens ont tendance à la dissimuler derrière ce que Jung nomme un persona, c’est-à-dire un masque que porte l’individu pour faire le lien entre sa personnalité et l’image que la société attend de lui. Cette fonction est la porte d’entrée de l’inconscient et de notre ombre car c’est la dernière des fonctions à se développer et dont nous pouvons encore avoir conscience.
Le sentiment que nous avons vis-à-vis de cette fonction est mitigé : généralement, nous admirons cette fonction et son usage chez les autres tout en la voyant comme une sorte de perte de temps pour nous-mêmes. La raison de cela est le fait que son apparition tardive nous rend malhabile à en faire usage consciemment. Le risque étant de refouler son usage, ce qui conduit un type MBTI déséquilibré.
Dans une situation de stress intense, nous avons tendance à essayer d’employer cette fonction inférieure au détriment de a fonction dominante. On parle alors de « grip » (en anglais), ce qui pourrait se traduire par « être sous l’emprise ».
Comme je l’expliquais, il est important de comprendre que la fonction dominante et inférieure vont de paire : à une dominante correspond une et une seule inférieure :
Ni-Se; Ti-Fe; Fi-Te; Si-Ne et inversement Ne-Si; Te-Fi; Fe-Ti; Se-Ni.
Ramené aux types MBTI, nous avons par exemple ISTP et INTP qui ont pour fonction dominante Ti et pour fonction inférieure Fe. A l’inverse, ENFJ et ESFJ ont pour fonction dominante Fe et pour fonction inférieure Ti. Intéressons-nous à présent aux deux autres fonctions.

 

L’équipe Auxiliaire-Tertiaire :

Si l’axe Dominante-Inférieure est le tronc de notre personnalité, l’axe Auxiliaire-Tertiaire en forme les bras. Ces deux bras sont employés avant tout dans nos relations avec les autres. Ils sont une représentation de la manière dont nous traitons les autres et aimons être traités par eux.
La fonction auxiliaire est la fonction parent. Comme son nom le laisse supposer, il s’agit de la fonction qui apporte son soutien à la fonction dominante. De plus, elle joue un rôle de nourricier et de protecteur avec les autres et la personne elle-même.

La fonction tertiaire est appelée l’éternel enfant. Il s’agit là de la fonction représentant un double aspect de notre personnalité. Pour le premier aspect, on y trouve le fait d’explorer le monde de manière créative et ludique (il s’agit de l’enfant^^). Cette fonction est plus ou moins la fonction de soulagement de notre ego. Le second aspect que recèle la fonction tertiaire est qu’elle représente l’enfant blessé qui a besoin d’être rassuré.

En ce qui concerne les paires Auxiliaire-Tertiaire, on est dans le même cas que précédemment : à une fonction auxiliaire correspond une et une seule fonction tertiaire, et les paires sont les mêmes que pour Dominante-Inférieure (Ni-Se; Ti-Fe; Fi-Te; Si-Ne).

A présent que nous avons vu les quatre fonctions de lumière, nous allons nous intéressés à leur pendant obscur : les fonctions d’ombre.

Les  quatre fonctions d’ombre :

Nos quatre fonctions de lumière sont ainsi ordonnées : 1-Dominante, 2-Auxiliaire, 3-Tertiaire, 4-Inférieure. A présent nous plongeons dans notre subconscient, dans ce qui est à l’ombre de notre ego, mais qui néanmoins joue un rôle important pour cet ego.

La fonction d’ombre 1 :

Cette fonction est la cinquième de notre empilement de fonction (elle arrive après l’inférieure qui est la 4). Elle est l’ombre de la fonction dominante, le héros, donc je vous propose de l’appeler l’antihéros. Cette fonction a pour principal impact de faire douter le sujet des objectifs et points de vue de la fonction dominante, mais également de le faire sombrer dans une attitude passive-agressive. En outre, cette fonction fait son apparition lorsque nous sommes par exemple dans une opposition argumentative avec quelqu’un. Dans ce cas, nous risquons de projeter sur les autres cette fonction antihéros. Le principal inconvénient derrière cela est le fait que les personnes utilisant cette fonction de manière importante (si vous avez une fonction héros Se, votre antihéros est Si, donc la vue de l’usage de Si peut avoir cet effet) provoquerons en vous un comportement suspicieux vis-à-vis de cette personne qui « ose » faire usage de cette fonction avec laquelle vous êtes plutôt familiarisé d’une manière négative.

 

La fonction d’ombre 2 :

Cette fonction est la sixième et elle constitue l’ombre du parent, c’est pourquoi elle est nommée le parent critique. Cette fonction a tendance à déprécier et humilier l’ego en lui rappelant ses échecs et erreurs passés. Lors de son apparition, cette fonction peut alors se manifester vers l’intérieur de l’ego, ou bien être projetée sur les autres. Un exemple relativement évident de cette projection est le fait de trouver quelqu’un immature, ce qui sera souvent l’oeuvre de notre parent critique lorsqu’il voit se manifester la fonction qui tient se rôle de parent. Si votre fonction auxiliaire est le Se, votre parent critique est la Si, par conséquent, voir quelqu’un en faire usage pourra vous poussez à trouver cette personne immature.

 

La fonction d’ombre 3 :

Voilà l’avant-dernière et septième fonction de notre empilement : elle s’oppose à l’éternel enfant, et nous l’appellerons le malfaiteur. Par opposition à l’éternel enfant qui présent un côté naïf, candide et vulnérable, le malfaiteur est lui roublard, malin et multi-forme. Il n’est ni bon ni mauvais, son but est de protéger l’éternel enfant contre les attaques d’autrui. Lorsque cette fonction se manifeste, nous éprouvons un malaise devant sa manifestation qui manipule les autres et les piège dans des phénomènes de double contrainte, c’est-à-dire de contraintes incompatibles entre elles. Ce malaise qui apparaît naît du sentiment de non-respect des règles et rapports qui régissent nos interactions, nous faisant éprouver l’impression de ne « pas bien agir ». Il en résulte l’apparition de chaos pour l’ego. Néanmoins, cette aspect chaotique peut avoir un impact positif car il permet de réordonner ce qui pose problème afin que l’individu puisse se développer et gagner en maturité.

 

La fonction d’ombre 4 :

Enfin la voilà, la toute dernière, la plus cachée de toute : la huitième fonction d’un individu. Cette fonction est l’ombre de l’anima/animus et on la nomme le démon. Cette fonction est, de toutes, celle qui nous semble la plus étrangère. De ce fait, les échecs que nous avons connus en rapport avec cette fonction sont les plus minants pour notre ego. Par conséquent, lorsque nous percevons un usage fort de cette fonction chez une autre personne, il peut arriver que nous la projetions très fortement sur elle, ce qui peut-être néfaste dans le rapport que nous avons avec cette personne. Ainsi, il devient important de pouvoir identifier ce type de projection afin d’assainir une relation qui tournerait potentiellement mal, d’autant que généralement la personne en face de vous ne fait qu’utiliser l’une de ses fonctions habituelles d’une manière relativement saine.

 

Conclusion :

Le travail réalisé par Freud et Jung sur notre subconscient et notre ombre est sans aucun doute une mine d’or pour la compréhension de notre personnalité et son développement. Dans le cadre de la théorie MBTI, notre ombre prend ses racines à partir de la fonction inférieure et s’étend sur nos fonctions 5-6-7-8. Ces quatre fonctions d’ombre qui nous sont essentiellement cachées ne doivent pas être vues comme des ennemies. En effet, leur rôle est de protéger l’ego lorsque celui-ci commet des erreurs ou qu’il ne parvient pas à réaliser quelque chose. Ainsi, bien qu’elles puissent parfois nous « rendre » mauvais, ces ombres permettent à l’ego de se protéger et également de grandir en maîtrisant petit à petit ce avec quoi il n’est pas à l’aise. Vous l’aurez compris : nous avons tendance à projeter chacune de ces fonctions d’ombre dans la situation qui lui correspond lorsqu’elle nous rappelle un mauvais souvenir, un échec, une mauvaise relation etc. Mais il ne faut pas s’arrêter à cela : il faut comprendre pourquoi nous projetons de cette manière, et résoudre le problème qui frappe notre esprit lorsque cette question est abordée. C’est en agissant de la sorte que l’on parvient petit à petit à équilibrer ses fonctions, ce qui apporte essentiellement des bénéfices pour vos vies.

 

Je vous dis à bientôt,

MBTI vôtre,

L

 

4 Trackbacks / Pingbacks

  1. Quel groupe MBTI a chaque fonction cognitive? | Le MBTI change ma vie
  2. Doit-on développer ses fonctions d'ombre? | Le MBTI change ma vie
  3. Description des 8 fonctions dans le modèle de Beebe | Le MBTI change ma vie
  4. Foire aux Questions 1 | Le MBTI change ma vie

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*