Comprendre ce qu’est une préférence

<Si le MBTI vous est totalement inconnu ou bien que vous avez besoin de quelques rappels, voilà un article pour vous aider, je vous recommande aussi de réviser vos fonctions cognitives si vous n’êtes pas à jour 😉 . Bonne lecture!>

Si vous avez des doutes (et vous devriez, on se « type » souvent mal) sur votre groupe MBTI, que vous avez du mal à saisir les concepts de préférences E/I, S/N, F/T et P/J (que j’appellerai « préférences de base ») ou de préférences des 8 fonctions jungiennes (Ni/Ne, Ti/Te etc), cet article est fait pour vous.

 

Un peu de sémantique :

Lorsque l’on parle de préférence, ce terme est relativement clair pour tout le monde. La préférence entre vos deux mains vous désigne soit comme gaucher, soit comme droitier : la main de préférence est celle avec laquelle vous serez plus à l’aise et que vous emploierez spontanément. Et bien c’est rigoureusement la même chose au sein du MBTI. Votre préférence entre l’extraversion E ou l’introversion I sera l’attitude (abstraite et concrète) qui vous vient spontanément, et qui vous demande le moins d’efforts. Il en va de même pour vos fonctions cognitives. Et c’est sur cette notion d’effort que nous allons insister.

 

Ce que l’on fait sans y penser :

Il peut y avoir un quiproquo lorsque l’on évoque une préférence, car ce sont nos préférences de base qui nous donnent nos 4 fonctions cognitives conscientes. Or c’est là que la confusion peut apparaître : lorsque l’on parle de fonctions conscientes, il s’agit de fonctions auxquelles on accorde de l’importance dans notre processus cognitif. Petit exemple pour fixer les idées. Nous avec un ESTJ, dont la première fonction est Te et la dernière fonction est Fi, et son opposé l’INFP, dont la première fonction est Fi et la dernière est Te. On imagine que l’un et l’autre vont se retrouver dans leur chambre d’enfance, un peu en désordre (vous voyez la caricature arriver, avec nos amis ESTJ un peu maniaques du rangement 😉 ). Le premier réflexe de l’ESTJ sera de remettre de l’ordre dans sa chambre, et celui de l’INFP sera de se tourner vers son monde intérieur pour faire face aux émotions que les objets de son ancienne chambre déclencheront en lui. Or, dans son effort d’ordonnancement de la pièce, l’ESTJ agira mais ne se dira pas « il faut que je fasse l’effort de ranger », de même que l’INFP ne se dira pas « je dois passer en revue mes émotions », c’est un processus automatique et plus vraiment conscient. Voilà la définition de la préférence : chacun a agi (réfléchir est une action dans mon exemple) sans véritablement penser à son action, il l’a faite spontanément.

 

Influence sur les tests MBTI :

Ce qui précède est essentiel pour bien saisir une des causes fréquentes d’erreur lors du passage des tests en ligne. Lorsque les questions nous sont posées, il n’est pas rare que nous ayons besoin de réfléchir. Malheureusement c’est une erreur. En effet, nous avons nos préférences, or nous vivons en société, cela signifie que nous avons été éduqués par nos parents et nos pairs pour suivre des consignes, lois et règles de bienséance. Imaginons par exemple notre INFP avec des parents très portés sur le rangement (ou des colocataires insistant pour que tout le monde prenne son tour de ménage). Lorsque des questions comme « votre chambre est-elle rangée? », « aimez-vous ordonner les choses autour de vous? »ou  « passez-vous du temps à ranger votre bureau » seront posées, il est possible que l’INFP soit tenté de répondre que oui en effet il attribue beaucoup de temps à cette activité. Mais en réalité, la question tacite est de savoir s’il l’aurait fait spontanément (sans la pression éducative/sociale) et si cela lui « coûte » (en gros, si ça le fait chier d’agir ainsi. Attention, je ne dis pas que les Te-dominants éprouvent un grand plaisir à ranger hein, je dis juste que cela leur vient plus naturellement de vouloir ordonner et rendre cohérent leur environnement). Donc pour répondre convenablement à la question, il faut que vous soyez capable d’estimer s’il s’agit bel et bien d’une chose qui vous vient naturellement : si vous devez vous faire violence pour réaliser la choses (que ce soit vous présenter devant une assemblée, rencontrer des gens, comprendre une théorie, un système, ranger votre appartement, prendre en compte l’avis des autres etc) c’est que l’activité en question n’est sans doute pas votre préférence naturelle.

 

Un exemple concret : l’escape game

Ce type de jeu rencontrant un grand succès dans les dernières années, j’ai pensé qu’il serait à propos pour bien illustrer l’idée de cette article. Imaginons un groupe de 8 personnes :

  • Un INTJ avec en première fonction Ni
  • Un ENFP avec Ne
  • Un ISTP avec Ti
  • Un ESTJ avec Te
  • Un ISFP avec Fi
  • Un ENFJ avec Fe
  • Un ISFJ avec Si
  • Un ESFP avec Se

Ils entrent dans le tombeau de Ramsès II, avec du sable, des hiéroglyphes, des peintures et des mécanismes complexes dans le mausolée. Dans le cas d’une réaction correspondant au stéréotype de leur fonction première, chacun agira comme suit :

  • L’INTJ va tenter d’établir une connexion entre tous les éléments de la pièce, de leur trouver un sens entre eux
  • L’ENFP ira voir ce qu’il est possible de réaliser avec chacun de ces éléments et quelles possibilités ils offrent pour évoluer dans le jeu
  • L’ISTP cherchera le fonctionnement des mécanismes
  • L’ESTJ tentera d’orienter cette troupe vers un effort commun, efficace, et dirigé vers la résolution de l’énigme, veillant à ce que chacun fasse quelque chose
  • L’ISFP se penchera sur ce que lui inspire, de manière ressentie, ces éléments
  • L’ENFJ veillera à ce que chacun participe et que personne ne soit laisser sur la touche
  • L’ISFJ creusera dans sa mémoire pour voir s’il a déjà rencontré pareils mécanismes ou énigmes
  • L’ESFP enfin aura tendance à fouiller, toucher, regarder et tenter de faire fonctionner les éléments de la pièce

Et le fait est que ces actions, si variées soit-elles, seront toutes spontanées chez leurs auteurs. Néanmoins, cela ne veut pas dire que chacun des autres membres de l’équipe ne pourra pas essayer d’accomplir la même chose que le voisin. Le fait est que cela lui demandera davantage un effort conscient. Par exemple, l’ENFP, au lieu de papillonner d’un élément à l’autre, devra faire l’effort de se poser pour essayer de trouver un lien entre chaque élément. L’ESFP, en essayant aléatoirement de faire fonctionner un mécanisme devra faire l’effort d’essayer d’en comprendre le fonctionnement par Ti ou de faire appel à ses souvenirs (Si) et ainsi de suite.

 

Conclusion :

De nombreuses raisons peuvent nous porter à croire qu’un mécanisme cognitif occupe une place plus grande que ce qu’elle n’est en réalité. Parmi ces raisons, l’éducation, la pression sociale (professionnelle, amicale, amoureuse), le développement des fonctions (un ENTP accordera une place plus importante à sa Fe pendant sa vie de jeune adulte) et même des aspirations personnelles. Mais la subtilité se joue là : est-ce que ce que je réalise est « forcé » et/ou me demande d’y accorder véritablement une attention forte, une volonté consciente? Si la réponse est oui, alors il ne s’agit pas d’une préférence par définition.

 

J’espère que ce court article pourra aider les personnes en doute sur leur groupe. Je vous dis à bientôt!!!

 

L

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*